Le récit du vieux fou

 Le récit du vieux fou 

Andie toqua à la porte de la cabane habitée par le vieux fou. Celui-ci avait souvent tendance à jurer en employant des termes incompréhensibles mais elle avait fini par nouer une relation amicale avec lui. Il lui ouvrir l’air un peu hagard 

-Qu’est-ce que tu veux savoir, cette fois-ci ? 

-Comment c’était avant ? 

-Avant avant quoi reprit bougon le vieillard ? 

-Avant, vous savez que tout le monde d’avant ne disparaisse dit Andie. Elle savait que le vieillard était un peu fou mais justement il lui semblait que sa folie provenait peut-être du fait qu’il pense si souvent au monde d’avant. 

-Avant dit le vieillard, avant c’était différent.  

- Mais différent comment ? 

-Comment t’expliquer ? Il s’assit sur la véranda l’invitant à s’asseoir sur une autre chaise. Je suis né à Chambéry à la frontière suisse dans un pays qui s’appelait la France. C’était plutôt une zone privilégiée qui n’avait pas connu les plus graves bouleversements dû à l’épuisement des ressources aux pénuries aux modifications de la nature. 

 Il semblait perdu dans son récit avant de se reprendre brusquement. 

- J’ai eu une enfance plutôt heureuse. Et puis on a été intégré par la cité libre de Genève et on a aussi du bol car celle-ci était puissante, nul ne pouvait la menacer. Mais la cité manquait de ressources et il y a donc eu le projet de l’Arche. Comment c’était l’Arche ?  C’est ce que tu veux savoir ? C’était un projet modèle d’une ville qui devait pouvoir produire ce qu’elle consomme comme maintenant. Bon l’ennui c’est qu’il y avait beaucoup de monde dans la cité. Comme un grand rassemblement. Non du tout imagine 10 000 grands rassemblements tous ensemble les uns sur les autres. Tu y arrives ? Non, je suppose vous ne pouvez plus l’imaginer et c’est tant mieux. Et donc forcément tout le monde n’a pas pu avoir accès à l’Arche. Mais ceux qui n’avaient pas accès voulaient y aller car eh bien la vie y était meilleure, on avait peu de chance de mourir de maladie, de faim ou via un gang. Donc, on a mis des gardes aux frontières de l’Arche. Mais ça ne suffisait pas il y avait toujours des gens voulant rentrer et l’Arche a failli se faire envahir. Les gardes ont été doublés par des automates vous voyez des automates comme dans vos livres et on a mis en place une loterie. Ceux qui réussissaient la loterie et avaient des compétences utiles avaient des places qui étaient libérées soit par des gens qui avaient enfreint les normes soit par des gens manquant d’utilité. Par exemple les normes c’était d’avoir des enfants. Ne me regarde pas comme ça, on manquait de place. J’ai eu du bol car j’étais informaticien. Un informaticien qu’est-ce que c’est ? Ah oui, disons que c’est un magicien tu vois comme ceux qui sont aux rassemblements sauf que c’est un magicien qui fait de la vraie magie. Il y avait des forces très puissantes qui permettaient à la ville de fonctionner et il faisait fonctionner ces forces. J’ai eu la loterie et j’ai intégré l’Arche. Ce furent dix super années où j’ai pu profiter un max de la vie. Puis j’ai fait une erreur et on m’a viré. Mais vu que j’étais malin j’avais mis de côté un petit pécule comme les réserves de nourriture quand vous faits entre jeunes, des expéditions le week-end.  

Il s’arrêta un moment semblant savourer ce mot.  

-Week-end ça c’est un mot qui n’a pas changé qui est resté de l’ancien temps. Il se réveilla. Ensuite : ensuite avec mon pécule j’ai pu me barrer à temps et je n’ai donc pas assisté à la chute quand tout a crashé. Je suis arrivé ici et on m’a hébergé en échange de quoi j’ai fait des menus travaux. Le reste tout ça, c’est flou depuis longtemps. Est-ce que tu m’as amené du chocolat ? Tu sais que j’aime ça. Merci beaucoup salue tes parents de ma part et dis-leur que je serais au prochain grand rassemblement. Il toussa un moment et sembla se rendormir. Andie comprit qu’elle n’en tirerait plus rien et repartit