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Affichage des articles du août, 2021

Les abysses de Rivers Solomon

  L’histoire commence avec Drexciya, un duo techno-électro de la ville de Détroit composé de James Stinson et Gerald Donald. Drexciya invente à travers sa musique une fascinante mythologie : imaginez que les esclaves africaines enceintes jetées par-dessus bord des bateaux négriers aient donné naissance à des enfants composant un nouveau peuple marin capable de construire leur propre civilisation et de bâtir petit à petit une nouvelle utopie ? https://www.youtube.com/watch?v=VBEKAtRskn8&feature=emb_title Bien des années plus tard, en 2017, le groupe de hip-hop The clipping fait la chanson The Deep basée sur la meme mythologie qui remporte dans la foulée le prix Hugo de la meilleure présentation dramatique https://www.youtube.com/watch?v=zT1ujfuXFVo&feature=emb_title L’histoire aurait pu s’arrêter là mais c’était sans compter sur l’arrivée de Rivers Solomon qui transforme la chanson en un roman court du même nom Le roman traite de l’oppression et du trauma que celle-ci gé

Ballard ou la droite ontologique dans le jardin du temps.

  La nouvelle se trouve ici pour les anglophones  https://www.bauerverlag.eu/downloads/THE%20GARDEN%20OF%20TIME.pdf Je tiens à préciser dans cette critique que je n’ai lu que ce texte de Ballard et que je connais très mal son positionnement politique. Mais je pense que la critique reste intéressante d’autant que le texte a justement un aspect astral ou intemporel (ce qui rentre bien dans le thème d’une nouvelle sur le voyage dans le temps). Le jardin du temps décrit la vie du comte Axel et de sa femme dans une magnifique villa palladienne au style rococo. La description de leur vie peut se voir ici « A tall, imperious figure in a black velvet jacket, a gold tie-pin glinting below his George V beard, cane held stiffly in a white-gloved hand, he surveyed the exquisite crystal flowers without emotion, listening to the sounds of his wife‟s harpsichord, as she played a Mozart rondo in the music room, echo and vibrate through the translucent petals ». Ce passage décrit une vie aristocra